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Loi sur le Renseignement : le désastre français !

On nage en plein délire ! Les politiques veulent en faire trop, sous le coup de l’émotion et s'attaque a des sujets qu'ils ne connaissent pas ou trop peu. Ça nous est déjà tous arrivés de manière impulsive dans nos vies quotidiennes, mais ces réactions ne concernent que nous et notre entourage. Ici, c'est toute la France, tous les français qui sont concernés. Ce projet de loi sur le Renseignement est une bien belle connerie. Comme vous l'avez peut être remarqué sur Twitter (cf. mes tweets récents sur le sujet) je suis contre ce projet de loi qui nous pend au nez. Celui-ci sera soumis au vote des députés le 5 mai, c'est à dire après les deux semaines de vacances parlementaires et les débats prendront donc fin jeudi (16 avril 2015)...

 

Des conséquences sur les libertés...

Pour ceux qui ne le sauraient pas encore, ce projet de loi Renseignement prévoit de mettre en place un système de surveillance généralisée sur le net. Fournisseurs d'accès et hébergeurs devront être équipées de "boites noires" qui collecteront toutes les métadonnées de tout le monde et ce de manière automatique, sans intervention d'un juge. Les métadonnées, qu'est ce que c'est ? Il s'agit des informations de connexion (date, heure, adresse IP, etc.) qui permettent très vite d'identifier l'internaute et ce qu'il fait... Enfin, cela n'est censé que collecter les métadonnées, mais qui sait au final ? Des algorithmes savants sur lesquels les intermédiaire (FAI et hébergeurs) n'auront pas la main... Autrement dit : liberté d'innocence oui, mais sous surveillance permanente, au cas où... Et votre vie privée dans tout ça ? Envolée ! Une surveillance généralisée, comme aux États-Unis, avec leur Patriot Act et la NSA.

De nombreuses associations sont contre ce projet, notamment La Quadrature du Net, mais aussi La Ligue des Droits de l'Homme, le Syndicat de la Magistrature et le Syndicat des avocats de France.

 

Des conséquences sur l'économie et l'emploi...

La semaine dernière, les hébergeurs français se sont consultés et ont rédigé ensemble une lettre ouverte au Premier Ministre et aux autres élus. Dans cette lettre, OVH, Gandi, Online, Ikoula, AFHADS, IDS et Lomaco affichent clairement leur opposition à ce projet de loi et affirment qu'ils seront prêts à déménager leurs datacenters si le projet était adopté. Ils refusent, en effet, la pose de "boites noires" au sein de leurs infrastructures, comme le prévoit le projet, afin de collecter les métadonnées de tous les clients. Les hébergeurs mettent alors en avant la perte de confiance des clients eu égard à cet accès illimité pour le gouvernement, sans contrôle de la part d'un juge. Selon ces hébergeurs, ce projet de loi est à la fois liberticide et anti-économique. Octave Klaba, fondateur d'OVH, explique dans une interview pour Les Echos qu'une partie de ses clients sont étrangers et que ceux-ci ont choisi OVH (la France) en raison de la protection de la vie privée. Si demain cette protection n'est plus possible en France, les clients perdront confiance et déménageront leurs données. Octave Klaba se dit même prêt à déménager ses datacenters hors de France plutôt que d'être contraint par cette loi sur le renseignement. Rappelons que l'hébergeur OVH a toujours refusé de s'installer aux États-Unis à cause du Patriot Act...

Personnellement, JusteGeek est hébergé chez OVH. Et si le projet de loi venait à passer, je n'hésiterai pas à héberger le site ailleurs, loin de ces "boites noires" qui violent le droit au respect de la vie privée des citoyens.

Imaginons un peu la situation. Si ce projet venait à être adopté, les hébergeurs partiraient alors pour s'installer de l'autre côté des frontières. Quelle catastrophe pour l'emploi... Et également sur notre attractivité numérique. 

 

Concrètement ?

Concrètement, il nous reste encore deux jours pour nous faire entendre, afin que nos "représentants" ne votent pas en faveur de ce texte. Plusieurs moyens existent pour cela. En premier lieu, si vous êtes sur Paris, ou pas loin, une manifestation est organisée aujourd'hui, à 12h30 place Édouard Herriot. Puis, vous pouvez en apprendre plus sur ce projet avec le site sous-surveillance.fr qui donne la liste de tous les députés, et leurs coordonnées. Vous pouvez alors prendre contact avec eux facilement, par téléphone, mail ou twitter... C'est, par exemple, ce que j'ai fais il y a quelques jours avec les députés de mon département. 

N'hésitez pas à retweeter mes tweets et à interpeller vos élus également (ou même des élus au hasard). Pour ma part, je vais en interpeller encore 5 ou 6 par jour jusqu'à mercredi. Si ce mouvement est massif, peut être que certains réfléchiront avant de voter bêtement en faveur de ce projet liberticide...

 

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